Baignade dans la Seine : "Ma crainte c'est que nous n'ayons pas assez de place pour accueillir tout le monde" | TF1 INFO (2024)

La dernière épreuve de nage en eau libre dans la Seine de ces Jeux olympiques se déroulera ce vendredi 9 août.

Toutes les épreuves prévues dans le fleuve auront pu s'y tenir.

Un bilan dont se félicite auprès de TF1info Pierre Rabadan, adjoint en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine à la mairie de Paris.

Dix kilomètres dans la Seine. C'est ce qu'ont fait les athlètes féminines engagées jeudi 8 août dans l'épreuve de nage en eau libre, et ce que feront leurs confrères masculins ce vendredi, sur la même distance. Après la tenue des épreuves de triathlon il y a quelques jours, la mairie de Paris se félicite que les deux dernières compétitions ayant le fleuve comme décor aient pu se tenir comme prévu aux dates prévues. À trois jours de la fin des Jeux olympiques de Paris 2024, l'adjoint à la maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine, Pierre Rabadan, dresse un premier bilan, et voit la suite avec optimisme et enthousiasme.

Quel bilan tirez-vous des épreuves de natation qui se sont tenues dans la Seine, l'une des grandes promesses de ces Jeux olympiques ?

Pierre Rabadan : L'état de la Seine est bon, il est même excellent en ce moment. Je suis satisfait que nous ayons pu tenir les compétitions aux dates où elles étaient prévues.Et aujourd'hui je peux vous dire que les résultats des prélèvements de l'eau pour demain matin seront bons. L'eau a été prélevée ce matin, il n'a pas plu ces derniers jours, il n'y a aucune raison que les résultats ne soient pas bons.

Malgré tout, une épreuve de triathlon a été reportée et seuls quatre jours sur les dix où les athlètes devaient plonger dans la Seine, que ce soit en entraînement ou en compétition, ont été ouverts à la baignade. Est-ce si positif ?

Parfois, les entraînements n'ont pas pu se tenir, car la qualité de l'eau n'était pas conforme à la réglementation, et l'épreuve de triathlon a été décalée car un point était légèrement au-dessus de la norme. Mais d'autres fois, la fédération internationale, qui décide de la tenue ou non des entraînements dans la Seine, a préféré appliquer un principe de précaution alors que l'eau était baignable.

Nous ne pouvons pas maîtriser tous les événements comme la pluie et ses conséquences sur la qualité de l'eau de la Seine. Ce qui était sûr, c'est qu'on savait qu'avec l'ensemble des travaux qui ont été faits nous pourrions, même après des orages conséquents, retrouver une qualité d'eau en deux ou trois jours.

Les difficultés que nous avons résident aussi dans le fait qu'il n'est pas possible de baser les décisions de nager ou non sur des résultats instantanés, car les bactéries analysées nécessitent 23 heures de mise en culture. Ainsi, l'ensemble du protocole de décision pris par la fédération internationale tient compte d'autres éléments, par exemple les résultats de laboratoire qui leur sont fournis (sur une eau prélevée 24 heures avant), la météo et la tendance de l'évolution de la qualité de l'eau.

Je ne suis pas inquiet de notre capacité à avoir dès l'année prochaine un nombre extrêmement important de gens qui viendront se baigner dans la Seine

Pierre Rabadan

Pourtant, les commentaires négatifs de certains triathlètes ou le doute sur l'origine du virus développé par une triathlète belge ont entaché la sincérité des résultats des analyses...

Les commentaires négatifs et le scepticisme, ça a commencé avant les commentaires des triathlètes. La triathlète belge n'a jamais été hospitalisée et finalement ce dont elle souffrait n'avait rien à voir avec la baignade dans la Seine. Mais évidemment, 95% des gens ne retiennent que le fait qu'une athlète qui a nagé dans la Seine a été malade. Ça n'a pas fait du bien, mais on savait avant que les épreuves se déroulent qu'il y aurait des polémiques, entretenues par des gens qui n'ont pas performé ou qui ont trouvé des choses qui ne leur convenaient pas. Tout ça n'aide pas, mais malheureusem*nt c'est dans ce monde que nous vivons. Donc on essaye de donner l'information avec le plus de transparence et d'explications possibles, mais ça nécessite du temps. Je ne suis pas inquiet de notre capacité à avoir dès l'année prochaine un nombre extrêmement important de gens qui viendront se baigner dans la Seine.

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Vous pensez que les Parisiens auront confiance et se jetteront à l'eau sans crainte l'été prochain, pour l'ouverture de la baignade dans la Seine à tous ?

Ils le font déjà au bassin de la Villette. Avant son ouverture tout le monde avait eu les mêmes réactions qu'aujourd'hui avec la Seine, les gens disaient 'on ne se baignera jamais dans le bassin de la Villette'. On y applique le même principe de fonctionnement : des prélèvements quotidiens qui nous indiquent la qualité de l'eau et nous permettent d'ouvrir la baignade ou non. On entend toujours plus ceux qui sont mécontents, sceptiques ou ont peur, ils ont un écho beaucoup plus fort. Ma crainte, c'est que nous n'ayons pas assez de place pour accueillir tout le monde, comme c'est le cas au bassin de la Villette lors des fortes chaleurs.